Bilinguisme en mouvement
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, ou comme le président du BUB*, mais depuis quelques temps les choses bougent en Wallonie, et dans le bon sens, et ce dans le domaine des langues. Ce sont les médias qui le prouvent. Le Soir en fait sa première page (Warrom zijn we niet bilingues) et le site de la Libre propose d'apprendre quelques mots néerlandais chaque jour. Et plusieurs autres "études" vantent le bilinguisme qui protégerais de l'Alzheimer**. Tout est fait pour encourager le francophone à la capacité intellectuelle réduite d'apprendre (enfin) la langue de nos voisins nordistes. Comment l'apprentissage du néerlandais qui était si peu "branché" il n'y a que quelques années est devenus un sujet aussi important et discuté aujourd'hui ? Il y a une raison politique à cela mais pas seulement.
Les flamands parlent parfaitement français, et ils ne ratent pas une occasion de le dire. Alors, il est tout a fait naturel qu'il y ait une réaction politique francophone dans ce sens. Une des images qui pourraient la décrire serait l'interview sur plateau d'Elio Di Rupo sur une chaîne du nord du pays dans la langue du Van dale. Même si il n'est pas encore parfait bilingue, l'effort est considérable et médiatiquement puissant. Ce n'est pas un cas isolé, mais de loin le plus frappant.
La deuxième raison est bien sur économique, la Flandre est une des régions les plus riche d'Europe, il est normal que les wallons, dont le problème majeur est la connaissance des langues, cherchent à apprendre une deuxième ou troisième langue. Nombreux sont les postes demandant un bilinguisme voir trilinguisme en Belgique et pas seulement à Bruxelles. Le meilleur moyen d'avoir un poste bien payé en Belgique est de connaître nos langues nationales.
Et si tout simplement nous nous étions rendus compte que dans le monde d'aujourd'hui, ne connaitre qu'une seule langue est aussi grave que de n'en connaître aucune ? Et si connaître deux langues devraient être le minimum, et finalement ... pourquoi pas trois ? *(...) On entend en tout cas de plus en plus souvent parler d'un enseignement bilingue (...) **le bilinguisme aurait des effets protecteurs contre les maladies dégénératives du cerveau comme la maladie d’Alzheimer. Ainsi, chez les personnes qui sont parfaitement bilingues et qui parlent les deux langues durant la plus grande partie de leur vie, l’apparition des symptômes de démence serait retardée de 4 ans.
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